Témoignage  Noms  Camps  Print ( 4p)

Georges Walraeve, (1911-1997),
Zeichnung des Mithäftlings Nowak,
26. August 1943 KZ-Gedenkstätte Dachau

 

 Walraeve Georges, biographie 1911-1997 - KZ-Museum Dachau

Georges Walraeve wurde im Juli 1941 vom deutschen Militärbefehlshaber in Belgien und Nordfrankreich wegen „Sabotage und Spionage, Konstitutierung von Widerstandsgruppe" zur Fahndung ausgeschrieben. Er wurde verhaftet und über das KZ Neuengamme im August 1942 in das KZ Dachau gebracht. Dort gehörte er zum Führungskreis der belgischen Häftlinge. Nach der Befreiung kehrte Walraeve nach Belgien zurück. Nach Gründung des Internationalen Dachau-Komitees war er lange Zeit dessen Generalsekretär.

  

Témoignage Georges Valéry Walraeve - Breendonck - matricule 263 
Overgenomen uit het Archief KZ Dachau -
GvdB 1483

Je soussigné Georges Valéry WALRAEVE né à Etterbeek le 20 septembre 1911demeurant ... à Etterbeok déclare:

" Mobilisé en janvier 1940 phase C et attaché à l'Etat Major Général de l'Armée Belge j'ai fait la campagne de guerre et je suie rentré de France en Belgique au mois d'août 1940. J suis entré presque immédiatement dans la Résistance commandant de Groupe de trois dans l'Armée Belge des Partisans et au sein des Milices Patriotiques du Front de 1'Indépendance, j'ai eu également una activité importante dans le Groupe Général de Sabotage de Belgique ( GroupR G. et War Office ).

J'ai été arrêté par la Gestapo le 21 juin 1941 à mon domicile, conduit au Quartier Général de la Gustapo avenue Louise à Bruxelles et ensuite dirigé au Camp de Concentration de Breendonck dénommé à l'époque Fort de Breendonck .

Le Schutzhaftlagerführer était le lieutenant PRAUSS  qui s'était déjà fortement illustré à Dachau.

Après les formalités d'inscription, rasage des cheveux etc... nous reçûmes un costume de l'armée Belge, avec sur le dos de la veste la marque des terroristes et sur 1e devant de la veste la même indicatif. Après un discours au cours duquel le SS Prauss nous prévint que nous ne valions pas une balle et que nous devions crever à travailler et que si cela ne réussissait pas à Breendonck il nous enverrait crever dans son Camp à Dachau . Je fus désigne pour le Zug (chambre ) 11 où il y avait des lits à étages pour 32 détenus.

La chambre était fermée à la barre de fer et au cadenas. Défanse de se coucher sur le lit , défense de ceci, défense de cela - alles vorboten ! La nuit une sentinelle marchait sans arrêt, faisant claquer les battes dans le corridor intérieur du Fort ; une autre sentinelle faisait pareil dans la cour intérieure du Fort, lus sentinelles se croisaient à hauteur du corps de garde. Il en résultait que le bruit des bottes était continuel et perturbait le sommeil des prisonniers .

Les conditions matérielles au point de vue de la nourriture comme de l'hygiène étaient absolument déplorables . Il fallait uriner dans un seau  ouvert placé sous la fenêtre de la chambre, pour se laver.il n'y avait pas de savon et pas plus d'essuie-mains, pas de chaussettes aux pieds, des chaussures trouées, pas de ceinture pour tenir le pantalon ,

J'ai assisté souvent et j'ai vécu moi-même des scènes révoltantes de brutalité et de sadisme non seulement de la part des SS ett des soldats de la Wehrmacht commis à la surveillance des détenus mais aussi de la part des détenus juifs ayant un posta responsable pour le travail et de Zugsführer (chef  à chambre prisonnier ) Et .les deux SS belges vendus aux allemands .

Notamment en ce qui concerna le juif LEWIN  qui, en ma présence et à plusieurs reprises, a torturé  ses coreligionnaires détenus et également des belges dont moi-même sous forme de coups, brimades et travaux inhumains .

J'ai personnellement subi des sévices graves, d'une manière systématique par le Qbersturmbahnführer Schmitt qui lançait son chien sur moi, j'en porte les traces sur les jambes , Le SS PRAUSS toujours à l'affût du moindre arrêt de travail  surgissant tel un diable dans un bénitier, se ruant sur moi et frappant des pieds et des poings jusqu'au moment où complètement abruti par les coups je tombait par terre. Le lieutenant SS PRAUSS, les soldats de la Werhrmacht surveillants, les juifs détenus, Lewin, Obler, Schmandt, Schiff, le belge André Wittezael Zugführer de la chambre 11 où je logeais, je puis citer plusieurs cas et notamment celui d'un camarade de détention Jean URBAIN  demeurant ... à Etterbeek qui mourut des coups et de travaux auxquels il fut astreint.

Un autre camarade Adrien HENDRICKX qui fut battu et jeté sur la berge du fossé d'eau entourant le Fort dans lequel il finit par rouler et ou il resta pendant des heures presque totalement immergé, nous ne pouvions descendre pour l'aider sous peine de représailles et d'être à notre tour battus et jeter dans l'eau !

D'autres détenus enterrés dans la sable la tête seule émergeant les gardiens s'amusant à jeter toutes sortes d'immondices et a donner clos coups de pieds sur les têtes, j'ai vu des camarades juifs et d'autres encore traités de la sorte.

Moi-même, ayant un jour volé de la nourriture destinée aux cochons, je fus roué de coups avec un manche de pioche, je dus ramper et me relever au coup de sifflet pendant 1 heure dans la cour et ensuite rester a genoux contre le mur du corps de garde , les bras en l'air, recevant a chaque moment des coups sur la tête le nez frottant centre le crépi du mur; au bout dun moment 1'os du nez par 1e frottement contre le mur, était visible ,1e nez était complètement sanguinolent et faisait un mal épouvantable, cette scène dura 3 longues heures d'horloge et lorsqu'il fut mis fin a ce supplice je haletais comme un chien  mais je n'ai pas cané sauf en rentrant dans le chambre, hors de moi, j'ai pleuré de rage et jure d'avoir la peau de Prauss .

Un autre jour a 20 heures.nous étions tous dans nos chambres nous dûmes sortir au pas de course pour défiler devant le corps d'un juif nommé LUTZ qui avait tenté de s'évader et qui avait été abattu, nous dûmes nous courber jusqu'a terre en passant devant son corps et le SS Prauss nous menaga de châtiments terribles pour ceux que 1'envie des'évader prendrait .

Une autre fois le 21 juillet 1941, nous fûmes réveillés dans la soiree par des hurlements, des bruits de coups, c'était un groupe de prisonniers qui avaient été arrêtés pour avoir manifesté pour la date de 1' Indépendance de la Belgique. Lorsque nous les vîmes le lendemain ils étaient méconnaissables par les coups reçus, plusieurs de nos camarades de la Résistance venaient nous retrouver dans cet enfer,

Un autre jour tellement affamé, je volai 1'os du chien du SS Schmitt, je fus pris hélas et roué de coups, ensuite ils me firent tomber dans 1'urine stagnante de 1'urinoir. Je ne tenais plus sur mes jambes et c'est grace à la solidarité des camarades que je pu' reprendre doucement mon travail de terrassement .

Vers Ie début du mois de juillet 1941, je fus interrogé a Breendonck par la Gestapo qui s'était déplacé spécialement de Bruxelles, j'ignore les noms de ces sbires, tout ce que ju sais c'est que 1'un des SS du nom MÜLLER y participait . Le SS PRAUSS était également présent . Ce jour-la ce fut ma fête, les SS s'y mirant a plusieurs pour me faire parler car la gestapo aurait bien voulu connaître les noms de ceux de mon groupe mais j'ai systematiquement refusé de parler .

Mon interrogatoire dura  deux heures d'horloge avec des coups, tortures, sévices de toutes sortes, j'en sortis avec le tympan de 1'oreille gauche éclaté, le nez cassé et le dos et le ventre douloureux. La gestapo me dit qu'elle reviendrait pour un nouvel interragation, et je vécue le jour suivant dans les transes mais je fus transféré a Neuengamme le 22 septembre 1941, suite a une visite du Camp par le Général Von Falkenhausen ju fus appelé au bureau du Camp je m'entendis signifier que je n'aurais plus besoin d'état civil que je pouvais me considérer comme rayé de nombre des vivants.

Je pessais encore 39 Kg . J'en pesais 69 Kg a mon entrée au Camp 3 mois au-paravant .

Et je partis vers Neuengamme ou nous arrivâmes le 24 septembre 1941 a 107 prisonniers venant de Breendonck et 150 venant de la Prison de HUY( Belgique) ramassés en cours de route .

Le jour avant notre départ pour 1'Allmagne les SS nous avaient fait cadeau d'un pain et d'un bout de saucisson . Plusieurs entre nous se figuraient que nous allions être libérés et croyaient dur comme fer que cette nourriture nous était remise pour "que les prisonniers n'aillent pas quémander chez les habitants, et fort de cette conviction se mirent a dévorer le pain et le saucisson.

Le réveil fut brutal, les SS entrèrent dans les chambres matraque en mains et se mirent a cogner à qui le ferait le plus fort ! Lorsque ce fut fini malgré cet intermèrie brutal, il y en avait encore qui croyaient que " c'était pour nous enlever l'envie de parler au dehors " !

La séance recommenca aussitôt sortis des chambres lorsque nous entendîmes le SS PRAUSS donner des ordres et que nos oreilles enregistrèrent le bruit des verroux de fusils que 1'on armaient, c'était ca cette liberté que d'aucuns espéraient avant de sortir du Fort , nous dûmos encore une fois subir une grêle de coups de matraque et de crosses de fusils et nous partîmes tous a moitié assommés vers la ville de Willebroek distante de +- 5 kms où nous attendait " le train " qui nous emporta vers Neuengamme situé a 13 Km de Hambourg après un arrêt interminable résultant - nous l'apprîmes par la suite - de 1' embarquemont de 150 prisonniers de 1a Citadelle de HUY transférés également à Neuengamme, nous arrivâmes complètement vides à destination mais cela c'est une autre histoire.

Inutils de dire que ceux qui avaient cru a la liberté et qui avaient mangé leur pain se trouvaient dans un mauvais état. Heureusement la solidarité joua et tout rontra dans 1'ordre .

J'affirme sur 1'honneur la présente déclaration exacte et conforme a la vérité historique .

Bruxelles le 11 février 1974

G. v. WALRAEVE

 

Noms

Hendrickx Adrien
Lutz
Urbain Jean
Wittezael andré
  

Camps

Breendonck
Neuengamme